Dans la nuit du 22 au 23 décembre 2018, la localité de Bangourain, située dans le département du Noun et frontalière à la région anglophone du Nord-ouest du Cameroun, a été le théâtre d’attaques criminelles menées par un groupe qui se revendique des « Amba Boys », milice séparatiste qui affronte depuis l’automne 2017 les forces armées camerounaises. Selon les témoignages locaux, une cinquante d’assaillants armés ont pris d’assaut le village autour de 1h du matin, blessant de nombreuses personnes, incendiant une soixantaine de maisons et une dizaine de véhicules, et tuant un civil à la suite d’affrontements avec le comité de vigilance formé dans la localité. Le silence de l’état-major ambazonien autour de cet évènement entretient le mystère sur les auteurs réels et les visées de cette attaque d’une ampleur inédite. La spécificité d’une telle attaque et les risques sécuritaires qu’elle peut engendrer nous invite à proposer une analyse de cet évènement afin d’autopsier les causes conjoncturelles et d’en évaluer les impacts.

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